L’actualité des ports de plaisance

31/01/2020

Brownsburg Chatham, un investissement substantiel dans l’Outaouais

La rivière des Outaouais bénéficie d’un cadre naturel très agréable à proximité des grands centres urbains. La demande pour des appontements de qualité a motivé la municipalité de Brownsburg Chatham à investir 2,5 millions $ afin de doubler la capacité de son port de plaisance pour la porter à 198 emplacements. Cet agrandissement a aussi nécessité l’installations de brise-lames flottants pour protéger la nouvelle partie du bassin. Les inondations de l’an dernier et l’interdiction de navigation de cinq semaines de Transports Canada qui en a résulté ont retardé l’installation de ces nouvelles infrastructures qui seront déployées complètement pour la saison 2020. Une nouvelle capitainerie complète l’ambitieux projet de Brownsburg Chatham.

Changement de propriétaire, agrandissement et modernisation à Rimouski

La Marina de Rimouski a franchi beaucoup d’étapes depuis les deux dernières années. Attendu depuis des années, un nouveau brise-lames a finalement été construit l’an dernier afin de protéger correctement le bassin des coups de vent de nord-est. Les coûts de l’implantation d’un enrochement de 145 m de long - 3,9 millions $ - ont été assumés par Pêches et Océans Canada. L’agence fédérale propriétaire du bassin a aussi accepté de financer la mise à niveau du port de plaisance par le biais du programme des ports pour petits bateaux avant son transfert à la municipalité, transfert qui sera effectif en mars 2020. Le quai commercial à l’ouest du bassin deviendra à la même date la propriété du ministère des Transports du Québec.

  1. Claude Périnet, directeur général de la ville de Rimouski et lui-même navigateur de plaisance, insiste sur l’identité maritime de sa municipalité et sur sa volonté de poursuivre le développement sur cet axe particulier. Rimouski ne veut pas se contenter d’être un simple point de transit. Le nouveau port de plaisance a l’ambition de devenir une destination en bonne et due forme et de tirer parti des atouts de son plan d’eau, notamment grâce à la proximité du littoral du Bic. La mise à niveau du port de plaisance répond donc à un objectif de renforcement de l’offre touristique.

Les installations devenues désuètes seront donc complètement remplacées avec des appontements, des passerelles et des installations électriques neuves pour un coût de 3,5 millions $. Une nouvelle station de distribution de carburant et de pompage des eaux noires sera également installée.

La capacité d’accueil sera portée à 149 emplacements et l’on a prévu quelques appontements pour des unités de 45 pieds. Un investissement supplémentaire d’un million $ a permis de reconstruire la rampe de mise à l’eau et de procéder à un dragage de la zone d’accès à cette rampe de manière à disposer de 2 m d’eau à mer basse pour la manutention des bateaux.

La ville de Rimouski sera la propriétaire de ces nouvelles installations dont elle confiera la gestion et l’utilisation à bail à la corporation sans but lucratif qui gère actuellement le port de plaisance. D’éventuelles améliorations dans les services offerts par la capitainerie sont sur la table à dessin. La mise en service des nouvelles installations est prévue pour le début de la saison de navigation 2020.

Le Yacht Club de Matane dans une impasse

Le Yacht Club de Matane a réalisé un investissement de 480 000 $ pour faire l’acquisition d’appontements neufs et remplacer ses installations vieillissantes. Une entente avec la municipalité prévoyait que cette dernière procède aux travaux nécessaires pour reconstruire les caissons de retenue qui s’affaissent au nord du bassin. Sans la reconstruction des bordures du bassin, il est impossible d’installer les bras de poussée sur lesquels sont fixés les pontons.

Un changement de personnel politique a revu les plans d’investissement de la municipalité qui s’est désengagée de ses obligations de reconstruction. La ville de Matane a par la suite déposé une demande pour financer ces travaux, financement qui lui a été refusé par Tourisme Québec qui consacre ses budgets à de nouveaux développements, mais pas à l’entretien d’infrastructures. La ville de Matane, propriétaire du site, n’a pas l’intention de débloquer les sommes nécessaires à l’installation de nouveaux ancrages et à la réfection du câblage électrique tant qu’elle ne bénéficiera pas d’une subvention pour absorber une partie des coûts. Le Yacht Club de Matane se retrouve dans une position bien inconfortable qui menace la poursuite de ses opérations.

Toujours pas de solution pour le dragage à Rivière-du-Loup

Le projet de mise en valeur de la pointe de Rivière-du-Loup est toujours bloqué par les difficultés de financement des opérations de dragage, opérations dont la municipalité ne veut en aucun cas assumer les coûts. Un scénario alternatif de dragage au moyen d’équipements hydrauliques s’est heurté au refus du ministère de l’Environnement qui impose de très faibles teneurs en particules fines dans les rejets hydrauliques. Des normes très restrictives élaborées dans les milieux où vivent les salmonidés, bien que ces espèces ne soient pas présentes dans le secteur considéré et que la turbidité naturelle des eaux du site soit notablement élevée.

Les gestionnaires des ports de plaisance de la rive Sud du Saint-Laurent ont déposé un mémoire à l’attention de Mme Chantal Rouleau, la ministre déléguée aux transports, afin de plaider pour la mise en place d’un plan de rétablissement des ports de plaisance de la rive Sud. Nautisme Québec y est allé de son côté de recommandations similaires. La seule bonne nouvelle dans ce lancinant dossier de dragage des bassins portuaires réside dans l’ouverture du ministère des Transports du Québec qui semble prendre la mesure du problème et qui examine actuellement les gestes qu’il pourrait poser pour enfin débloquer la situation.